Numérique
Le
Diagnostic
Hospitalier
Source : rapport final “Accélérer le virage numérique”
L’accélération du virage numérique à l’hôpital reste freinée en France par plusieurs éléments majeurs:
Un usager « oublié » du virage numérique de santé
Le système hospitalier a encore le réflexe de placer le patient comme un objet de soins prodigués par des professionnels. Le patient ou l’usager est souvent réduit à un rôle passif dans la construction de son parcours de soin et n’a qu’une visibilité extrêmement faible sur l’utilisation de ses données de santé. Ce qui n’est pas le cas dans d’autres secteurs d’activités où il a de plus en plus l’habitude d’évoluer. Le panel de services numériques en santé et plus particulièrement à l’hôpital sont encore très limité.
Le virage numérique en santé, au sens de l’OMS, doit donc avoir comme objectif essentiel de repositionner l’usager comme le premier bénéficiaire des services numériques en santé en lui donnant les moyens d’être véritablement acteur de sa santé.
Des professionnels de santé “confrontés à une offre morcelée” du numérique en santé
Les professionnels de santé disposent de nombreux outils et services numériques dans leur pratique quotidienne, que ce soit pour la prise en charge des patients ou leur gestion administrative.
Cependant, ces outils sont proposés par différents acteurs institutionnels et privés de manière morcelée et souvent peu interopérable. Ainsi, à chaque usage correspond souvent un outil, ce qui complexifie grandement la pratique professionnelle quotidienne.
Un déploiement incomplet des outils et fonctionnalités « de base »
Le déploiement des projets informatiques en santé est généralement vu comme coûteux, complexe et laborieux. Cet état de fait est en partie lié à l’absence d’un « socle de base » (« fondations ») de référentiels et d’outils de premier niveau communément partagés et utilisés par l’ensemble des acteurs.
Ainsi, à titre d’exemple :
- l’identification du patient ne repose pas encore systématiquement sur l’INS (identifiant national de santé) / NIR (numéro d’inscription au répertoire) ;
- les référentiels de sécurité et d’interopérabilité sont peu appliqués sur le terrain ;
- l’annuaire RPPS (répertoire partagé des professionnels de santé) ne concerne pas l’ensemble des métiers du sanitaire et du médico-social ;
- le déploiement et l’utilisation des messageries agréées MS-Santé ne sont pas encore pleinement effectifs ;
- le nombre de DMP (Dossier Médical Partagé) créés et alimentés demeure faible.
Une gouvernance et une organisation insuffisamment structurées pour mettre en oeuvre efficacement la stratégie nationale du numérique en santé, malgré une appétence et une dynamique des acteurs publics et privés sur le sujet