Chanfi Maoulida

L’interopérabilité est la capacité de différents systèmes à fonctionner ensemble. Elle peut être décrite dans ses dimensions conceptuelle, technique et culturelle.

Une image vaut mieux que mille mots… Comprendre l’interopérabilité pour mieux agir. La santé numérique change définitivement notre façon de penser à l’interopérabilité.

Pourquoi ce sujet ? Pourquoi fait-il partie du processus de transformation numérique ? Quel est le lien entre culture et e-santé ? Bref, les questions se succèdent et la surprise se lit sur le visage de mes interlocuteurs… Aujourd’hui, la santé numérique réinvente le temps, l’espace, le pouvoir, l’individu…

Les experts militaires avancent que l’interopérabilité technique n’est jamais première : « […] l’interopérabilité est d’abord une question de compréhension mutuelle, c’est-à-dire une question traitant de la culture (culture awareness).

L’hôpital reste une cible de première choix pour les hackers tant que les niveaux de confidentialité ou de sensibilité peuvent différer d’un service à un autre. L’hôpital reste une multi-société où le chacun pour chez soit prévaut encore. La culture du silo est toujours prédominante.

Où est passée la démocratie sanitaire ? La parole des patients durant cette pandémie ? La santé est-elle devenue uniquement l’affaire des sachants ? La démocratie en santé ne doit-elle pas s’ouvrir à tous les citoyens? La réponse à ces questions repose pourtant sur un concept très simple, celui de la participation citoyenne aux politiques de santé et à l’amélioration de la qualité des parcours de soins.

Quel que soit le prix payé, la croyance en l’infaillibilité de toute solution technique est une illusion. Le dernier rempart de la sécurité informatique reste l’utilisateur.

D’un clic, tout le monde découvre la fragilité de nos structures hospitaliers. Le SI de certains hôpitaux est à la fois obsolète et soumis à des contraintes extrêmes. Certains composants ou logiciels sont dépassé, voire non conformes.

La non prise en compte de l’usage réel introduit déjà une faille de sécurité. Un soignant utilisera toujours le moyen technique le plus simple pour suivre et aider le patient sans se poser la moindre question sur la sécurité de tel ou tel outil.

La crise sanitaire liée à la COVID-19 a soulevé ou confirmé des problématiques, souvent préexistantes, à l’hôpital et plus généralement sur le fonctionnement de notre système de soins…

Le secteur de la santé n’est pas en reste. Il s’agit même d’une cible privilégiée pour les cyberattaques. La donnée de santé fait partie désormais de la stratégie de nombreux acteurs pour nourrir leurs algorithmes, leurs politiques de développement ou encore pour connaître l’état sanitaire d’un pays.

Après la signature des accords du Ségur de la santé qui consacrent 8,2 milliards d’euros à la revalorisation des métiers des établissements de santé et des EHPAD et à l’attractivité de l’hôpital public.